L'Allemagne lance une formation pour influenceurs, Kolsquare ajoute un label à sa plateforme

Comment la formation Training by Werberat contribuera-t-elle à améliorer le marketing d'influence ?

La formation des influenceurs allemands s'effectue par le biais d'un portail web en ligne. Le cours dure environ 90 minutes et les influenceurs qui s'y inscrivent peuvent interrompre et reprendre la formation en fonction des contraintes de temps.

Les participants au cours qui obtiennent un taux de réussite de 75 % ou plus recevront une attestation de réussite et seront nommés publiquement sur le site web de Werberat.

À ce jour, 33 influenceurs ont suivi la formation avec succès.

Le cours sera offert gratuitement aux 50 premiers candidats influenceurs, après quoi la formation sera facturée 50 € + TVA. Des prix de groupe spéciaux peuvent être proposés aux marques et aux agences qui souhaitent inscrire des employés pour suivre la formation.

« Nous avons inclus beaucoup de contenu diversifié dans le cours, y compris des vidéos et des éléments pratiques, afin de le rendre aussi accessible que possible », commente Stefanie Lefeldt, du Conseil allemand de la publicité, ajoutant que le cours comprend également une section conçue pour aider les créateurs à évaluer la responsabilité d'entreprises partenaires potentielles.

Pendant une période de trois mois jusqu'à la mi-mars 2024, Kolsquare a analysé tous les Posts et Reels publiés sur Instagram par des créateurs ayant plus de 30% de leur audience en Allemagne, soit 1,2M.

Sur les 1,2 million de posts et de reels Instagram publiés par 93K créateurs allemands, 7,5% (soit 70 405 contenus) ont été identifiés comme des contenus sponsorisés. Parmi eux, 75% ont été jugés conformes aux règles allemandes.

« En Allemagne, je pense que nous sommes assez avancés pour ce qui est de faire comprendre aux gens qu'ils doivent indiquer lorsqu'un message est de la publicité, mais il reste beaucoup de chemin à parcourir en ce qui concerne les questions et les lois relatives à la publicité trompeuse ou potentiellement nuisible », commente Stefanie Lefeldt, du Conseil allemand de la publicité.

« Récemment, la légalisation du cannabis a fait l'objet de nombreux débats, ce qui a amené beaucoup de gens à penser qu'il était possible d'en faire la publicité, ce qui n'est pas le cas. Nous avons constaté que dans le groupe initial de stagiaires, quelques personnes se sont trompées sur ce point pendant le cours. C'est un exemple du type de cas pratique que les influenceurs trouveront dans la formation ».

À propos du droit allemand sur la publicité et le marketing d'influence

L'Allemagne est connue pour son approche rigoureuse de la protection des consommateurs, qui s'étend à ses lois sur la publicité. En vertu de ces réglementations, toute forme de publicité - qu'il s'agisse d'un partenariat rémunéré, d'un post sponsorisé ou d'un placement de produit - doit être explicitement étiquetée comme telle. 

Bien que l'Allemagne ne dispose pas d'une loi spécifique pour le marketing d'influence, le traité sur les médias (Medienstaatsvertrag) et la loi sur les télémédias établissent les règles publicitaires en Allemagne, y compris la publicité sur internet (englobant de fait le marketing d'influence).

En outre, plusieurs décisions judiciaires très médiatisées ont établi des règles pour la transparence publicitaire du contenu sponsorisé des influenceurs. En 2022, la loi sur la concurrence déloyale a également été modifiée pour traiter spécifiquement la question de la publicité clandestine dans les contenus de marketing d'influence.   

Les labels acceptés pour le contenu publicitaire des influenceurs sont #werbung (publicité) et #anzeige (publicité), qui doivent être mentionnés au début d'un post ou d'une vidéo, et dans la description.

Bien que la loi allemande n'aborde pas spécifiquement la question des influenceurs faisant la promotion de produits potentiellement nocifs tels que la chirurgie esthétique, les jeux d'argent, les produits médicaux et de santé, une série de lois individuelles relatives à la publicité dans ces secteurs s'appliquent également au marketing d'influence. La publicité pour le tabac sur internet, par exemple, est généralement interdite.

La protection des mineurs dans la publicité est couverte par le traité interétatique sur la protection des mineurs dans les médias (JMStV) ; en principe, la publicité ne doit pas inciter directement les mineurs à acheter des produits ou des services en exploitant leur inexpérience.‍